Vivaldi / Telemann

Antonio Vivaldi : Gloria et Magnificat

Bien que Vivaldi ait composé trois Gloria, on parle communément DU Gloria de Vivaldi. Le second Gloria étant de facture modeste, et la partition du troisième ayant été perdue, on pourrait estimer que la compétition n’était pas sévère.
Si donc c’est bien notre fameux Gloria RV589 qui a retenu l’attention du public au point de devenir la plus célèbre des œuvres sacrées de Vivaldi, il doit toute sa renommée à la richesse de sa partition.
Dès l’ouverture, dont l’architecture est construite autour du nombre d’or, l’auditeur est submergé par l’atmosphère enthousiaste et conquérante portée par la trompette et les fausses syncopes.
Puis, d’un numéro à l’autre, Vivaldi adopte une grande liberté face au texte: regroupant ou divisant les sections pour alterner les moments de recueillement et de joie, il réussit à lui donner un éclat extraordinaire.
On peut considérer le Magnificat RV610 comme le petit frère du Gloria: par la chronologie mais aussi par son instrumentation, légèrement plus modeste. Mais il n’en demeure pas moins une des pages majeures de la musique sacrée vénitienne du XVIIIe siècle.
Chaque verset est traité avec une idée musicale qui lui est propre. Ici encore, Vivaldi met en œuvre tout son savoir-faire pour emmener l’auditeur dans un voyage riche en couleurs et en émotions.

Georg Philipp Telemann : Tafelmusik 2

Publiée à Hambourg en 1733, la "musique de table" de Telemann est l'un de ses chefs-d'œuvre. Et ce n'est pas peu dire quand on connaît le caractère immensément prolifique de ce compositeur: plus de 6000 œuvres !
Prodige, surdoué, Telemann sera le musicien le plus célèbre de son temps. Il faut dire que sa musique est colorée, chatoyante. Au-delà de sa maîtrise du contrepoint, aucun talent ne se refuse à son génie musical: sens mélodique raffiné, contrôle inégalé des contrastes de timbres, synthèse
parfaite du style français et du style italien : toutes les qualités sont réunies afin de servir son art fondamentalement novateur.
Sa Tafelmusik est un fantastique exemple de toutes ces valeurs. Avant même sa parution, les rois, princes et fortunes de toute l'Europe payèrent d'avance des montants faramineux pour bénéficier de cette musique à leurs cours ou dans leurs salons. Haendel et Bach en reprirent des citations dans leurs propres œuvres, témoignant ainsi leur admiration pour leur plus éminent confrère.